jeudi 17 mai 2018 à 12h
Jeudi 17 mai 2018 à 12h
Programme burlesque
Numéro 2
« Passager perdu en cette foule, pour trois heures heureuses, je riais, parce que c'était drôle, mais mon rire naissait, au delà, d'un rire intérieur plus profond. Je pensais qu'il était injuste de réserver cette joie à quelques privilégiés de Chaillot, que d'autres, beaucoup d'autres, devraient pouvoir participer à semblable croisière, qu'il faudrait offrir d'autres départs au pays des burlesques oubliés, créer l'agence de voyage vers les terres du rire. »
François Morenas, Le Cinéma ambulant en Provence, Presses universitaires de Lyon, 1981
Voyage au paradis (Never weaken)
de Fred Newmeyer et Sam Taylor, avec Harold Lloyd
1921 / États-Unis / 22' / DCP / vostf
Non, tu exagères (Now you tell one)
de et avec Charley Bowers
1926 / États-Unis / 22' / DCP / vostf
Charlot s'évade (The adventurer)
de et avec Charlie Chaplin
1917 / États-Unis / 23' / DCP / vostf
Copies : Lobster films
Musique : des musiciens du festival...
sous la direction de Antonio Coppola
Jeudi 17 mai 2018 à 14 h
Programme Jean Durand
Numéro 1
Jean Durand est surtout connu pour son œuvre dans le registre burlesque, parce que c'est là qu'elle trouve son achèvement le plus convaincant. Mais les genres explorés par Durand sont beaucoup plus divers. Il a réalisé des films policiers, des comédies classiques. Ami de Joë Hamman, qui importa le western en France, il tourne, avec ou sans lui, des drames mouvementés, des films d'aventures, dont quelques westerns utilisant souvent, pour le tournage de plein air, la Camargue et ses chevaux.
Non, tu ne sortiras pas sans moi
1911 / France / 5' / DCP
La Prairie en feu
1912 / France / 15' / DCP
Calino s'endurcit la figure
1912 / France / 6' / DCP
Un mariage au révolver
1911 / France / 11' / DCP
Zigoto et la blanchisseuse
1912 / France / 12' / DCP
Onésime horloger
1912 / France / 6' / DCP
Copies : Gaumont Pathé Archives
Piano : Jacques Cambra
Jeudi 17 mai 2018 à 17 h
Anne, la gitane
(Fante Anne)
de Rasmus Breistein
avec Astga Nielsen, Einar Tveito, Johanne Bruhn
1920 / Norvège / 1h18 / DCP / vostf
Copie : Norsk filminstitutt / Nasjonalbiblioteket (Norvège)
Anne est une orpheline qui grandit à côté de Haldor, fils et héritier des propriétaires d'une ferme cossue, mais elle est chassée le jour où la famille découvre que Haldor et elle veulent se marier, car la mère a trouvé un meilleur parti pour son fils...
L'année 1920 est un tournant de l'histoire cinématographique norvégienne. A partir de cette année-là, la Norvège démarre une production plus stable et plus professionnelle. En même temps, le contenu des films devient plus national. La production change de caractère, on va de mélodrames faits pour un public international vers un romantisme rural et national. Anne la gitane, de Rasmus Breistein, est le premier film norvégien ancré dans un milieu typiquement norvégien et adapté d'une œuvre littéraire norvégienne de Kristofer Janson de 1878. Les récits agraires norvégiens tournent souvent autour de l'amour qui se joue (ou pas) des frontières de classe et de fortune. Mais c'est aussi l'histoire d'une femme qui se révolte contre l'ordre établi et fait fi de la tradition et de l'autorité. Quant à Rasmus Breistein, ce fils de paysans est un des vrais pionniers du cinéma norvégien, dont la carrière s'étend du muet aux films parlants en couleur.
Piano : Jean-François Zygel
Jeudi 17 mai 2018 à 19 h
Spectacle sous le chapiteau
La Lumière de nos rêves
Compagnie Qualité Street
On a tous une lumière dans les yeux, qu'elle vienne du haut des cieux, du fond du coeur, ou de l'autre coté du tunnel. Mais Florent, bienêtrologue un petit peu allumé, a de belles facilités pour la laisser se diffuser. Dans une mise en scène aux frontières du réel, une galerie de personnages va questionner la spiritualité sous des angles croisés, dans un voyage émotionel qui ira jusqu'à parler de la mort, de la vie, et de choses passionnantes et graves comme la diététique, en brassant ciel et terre dans un vent d'humour venu du Finistère.
Jeudi 17 mai 2018 à 21 h
Cadet d'eau douce
(Steamboat Bill Jr.)
de Charles F. Reisner et Buster Keaton
avec Buster Keaton, Ernest Torrence, Marion Byron
1928 / États-Unis / 1h10 / DCP / vostf
William Canfield, dit «Steamboat Bill», est le propriétaire d'un vieux bateau à roues sur le Mississippi. Mais sa vieille barcasse fait pâle figure face au nouveau venu, le King, propriété de son concurrent J. J. King. Steamboat Bill apprend que son fils, qu'il n'a pas vu depuis des années, arrive de Boston. L'allure très endimanchée et le comportement insolite de Willie Jr. déplaisent particulièrement à son père. Rien ne s'arrange quand ce dernier apprend que Willie est amoureux de Kitty, la fille de King...
Dans la dernière partie du film, qui est un monument du cinéma muet, le souffle du cyclone défait la rigidité dérisoire des cadres sociaux, remodèle les architectures, et détruit la ville. La nature joue un rôle prépondérant dans le burlesque de Keaton. Le vent est l'allié de son personnage qui, parce qu'il plie mais ne casse pas, se laisse porter. Dans une scène étourdissante, Keaton s'agrippe à un arbre, que le cyclone déracine et emporte dans sa tourmente. Le film mécanise la nature, mais c'est une machine folle et désarticulée qui ne tourne plus rond. Cette tension entre la nature et la machine cinématographique nourrit la dialectique qui anime le style de Keaton. Il lui faut la rigueur du mathématicien pour provoquer le hasard, l'œil du géomètre pour créer du désordre, l'adresse obsessionnelle du gymnaste pour jouer la maladresse, et le réel le plus concret pour faire délirer les gags. En ce sens, le souffle épique qui anime la fin de Steamboat Bill Jr. constitue une sorte d'apogée stylistique pour Buster Keaton, un feu d'artifice grandiose alors que le cinéma parlant devient la norme à Hollywood et que l'amorce du déclin se profile inexorablement pour ce géant du muet.
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Piano : Roch Havet
Contrebasse : Jeff Pautrat
Batterie : Aidje Tafial